mardi 30 avril 2013

Question de refugiés rwandais au Congo


Les avis sont partagés au sein de la population de Goma sur cette question. Certains estiment la position du gouvernement congolais intelligente et rationnelle car la sécurité des ces refugiés n’est pas garantie à ce jour et d’autres assurent que l’opportunité est offerte à la RDC pour livrer les citoyens rwandais chez eux ; qui pour la plupart ont pris les armes pour se protéger et donc sèment la terreur et la désolation dans les territoires et villes de l’Est de la RDC. Les FDLR (Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda, milice hutu ayant migré en RDC dès 1994), notamment.

Question de refugiés rwandais, chasse gardée du gouvernement congolais.
Pour Justin, passager rencontré dans un taxi bus à Goma : « C’est l’occasion de se débarrasser de ces refugiés pour qu’ils aillent s’établir confortablement et dans les bonnes conditions chez eux. Car dit-on, on n’est mieux que chez soi. »
« Si un pays estime qu’il est à mesure d’accueillir tous ses refugiés sur son sol après plusieurs jours passés en exil, pourquoi s’y opposer. A moins que le gouvernement congolais ait l’intention de faire la question de refugiés sa chasse gardée ? » S’interroge Paul Dusabe, ingénieur en construction.
Guy Hamuli, enseignant à l’école secondaire affiche une crainte. « C’est une grande imprudence de renvoyer les refugiés d’un pays, sinon vous aurez toute la communauté internationale derrière votre dos ; pour non assistance des personnes en danger. Le régime de Kagame joue à la diversion, car il sait très bien que la plupart de ses citoyens en exil sont de l’ethnie hutu et donc un bon débarras s’il ne rentrait pas avant le 30 juin 2013. »

Parce qu’ils ont pris les armes, ils ne méritent pas protection car dangereux.
Madame Ange Bikuba, analyste estime que comme certains refugiés rwandais ont pris les armes en territoire d’exil, il revient au gouvernement hôte de les désarmer et les renvoyer au pays d’origine pour sécuriser sa population. On n’héberge pas un visiteur armé, car il est dangereux.
Même s’ils devenaient congolais à partir du 30 juin, mais à ma connaissance, le Rwanda accepte la double nationalité, donc rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme comme disait, Lavoisier. Les pays de la sous région des grands lacs doivent faire la paix s’ils prétendent à un développement durable ; car on ne fête pas quand ça brûle chez les voisins.

Rencontre de Pretoria
Sous la facilitation du HCR (Haut Commissariat pour les Réfugiés) par l’entremise de son Directeur du bureau régional pour l’Afrique, Monsieur Georges Okoth-OBBO, il s’est tenu le 18.04.2013 à Pretoria en Afrique du Sud, un mini sommet sur la stratégie globale relative aux solutions durables pour les refugiés rwandais.
Y ont pris part, 12 ministres de l’intérieur des pays qui ont accordé l’asile aux citoyens rwandais de 1959 à 1998. Il s’agit notamment du Kenya, du Malawi, du Mozambique, du Burundi, de la RDC, de la République du Congo, de la RSA, de l’Ouganda, du Zimbabwe, de la Zambie, de la Tanzanie et du Rwanda lui-même.
Le Rwanda représenté par Madame Séraphine Mukantabana, ministre en charge des catastrophes et des refugiés, pays à l’honneur, a au cours de cette journée  démontré qu’au regard de la clause de cessation du statut de refugié lui accordée par le HCR, aucun citoyen rwandais ne serait admis à l’étranger ; les conditions devenues meilleures au pays d’origine, et ce à partir du 30 juin 2013.
Estimant qu’il n y avait pas de conditions valables pour eux de continuer à mener une vie pénible à l’étranger alors que tous les indices de bonne gouvernance étaient favorables à l’instar de l’IDH du PNUD. Bien côté parmi les pays africains.
La clause de cessation du statut de refugié développé à l’article 1.C de la convention du 28 juillet 1951 relative au statut des refugiés entrée en vigueur le 22 avril 1954 et prévue également à l’article 1.4 de la convention de l’OUA du 10 septembre 1969 ; il stipule ceci : « si les circonstances à la suite desquelles toute personne a été reconnue comme réfugiée ayant cessé d’exister, elle ne peut plus continuer à refuser de se réclamer de la protection du pays dont elle a la nationalité. »
La RDC qui héberge au regard des statistiques provisoires de 2011 fournies pas le HCR, 127.537 sur son sol a refuser de signer cette clause.
Pour Julien Paluku, Gouverneur de la Province du Nord-Kivu, s’exprimant le 21.04.2013 dans une conférence de presse : « la RDC n’est pas opposée à la signature de cette clause de cessation mais elle pose de préalables. Le Rwanda dans les jours qui viennent niera l’existence de ses citoyens en RDC parce qu’ayant acquis la nationalité congolaise de fait. Précision, la nationalité congolaise ne s’acquiert pas de manière collective » précise le gouverneur.

Nous exigeons :
-    -  Identification et enregistrement de tous les refugiés rwandais vivant au Congo car ils ne sont plus dans le camp depuis la vague de retour forcé en 1957 après leurs fuites du génocide de 1994.
- - Obtention de leur intention de rentrer si ça se fera dans la dignité et la sécurité.
-  - Evaluation et mise en œuvre de l’accord tripartite signé en 2010 à Kigali le 17.02 et ses modalités signés à Goma, le 30.7.2010.


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